Sophie Andreetta obtient un mandat de chercheuse qualifiée du FNRS à L’ULiège



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Sophie Andreetta, Docteure en Anthropologie et chercheuse au sein du Laboratoire d’Anthropologie Sociale et Culturelle - (IRSS / Faculté des Sciences sociales) de l’Université de Liège, obtient un mandat de chercheuse qualifiée du FNRS (Fonds National pour la Recherche Scientifique) pour continuer ses recherches sur les rapports que les (non)citoyens entretiennent avec le Droit et l’État dans nos sociétés contemporaines.   

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es recherches de Sophie Andreetta portent sur les rapports que les (non)citoyens entretiennent avec le droit et avec l’État (et ses institutions) dans nos sociétés contemporaines. Elle s’intéresse particulièrement à la manière dont le droit peut être utilisé comme une ressource par toute une série d’acteurs comme par exemple les bureaucrates, les professionnels du droit, les citoyens ou encore les migrants.

« J’ai abordé ces questions dans deux contextes principaux : tout d’abord en Afrique de l’Ouest, dans le cadre de ma thèse et de l’un des mes mandats postdoc et, ensuite, en Belgique. Ma thèse portait sur la mise en œuvre du droit de la famille au Bénin. J’ai analysé comment une loi récente, qui promouvait l’égalité, pouvait être mobilisée par les femmes pour négocier l’accès à la propriété dans leur famille. J’ai ensuite travaillé sur l’exercice de la profession d’avocat au Bénin et au Ghana et sur la manière dont ils contribuent, à travers les affaires qu’ils défendent, à maintenir (ou non) un état de droit dans ces pays. » Au sein de l'Institut Max Planck (Allemagne), Sophie Andreetta s’est intéressée à la mise en œuvre concrète du principe de la « dignité humaine » envers des migrants en séjour illégal dans le contexte belge. « J’ai alors tenté de comprendre quel sens que les administrations et les tribunaux donnaient à ce principe. Cela m’a notamment permis de mieux cerner la place des émotions, des loyautés contradictoires, mais aussi celles des litiges dans le travail des fonctionnaires. Ces différents éléments ont suscité mon intérêt pour les interactions entre les bureaucraties et les tribunaux dans la mise en œuvre des politiques publiques. »

En 2022, FEDASIL, l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile, a été condamnée plus de 4000 fois par les tribunaux. Grâce à son mandat de chercheuse qualifiée du FNRS, Sophie Andreetta va pouvoir étudier  et s’intéresser à la place du droit et des tribunaux dans la mise en œuvre des politiques migratoires. « J’étudierai comment et pourquoi les migrants saisissent les tribunaux, comment leurs demandes sont tranchées par les magistrats et quel genre d’impact ces décisions peuvent avoir sur les pratiques des fonctionnaires ». Alors que l’on parle de plus en plus souvent d’un recul des valeurs démocratiques dans de nombreuses régions du monde, la manière dont les droits fondamentaux – et en particulier ceux des personnes vulnérables – sont concrètement ‘négociés’ à travers des interactions concrètes entre des catégories d’acteurs ‘ordinaires’ est une question qui la passionne.

A propos de Sophie Andreetta

Après un master en Anthropologie à l’Université de Liège, Sophie Andreetta poursuit ses études à la City University London où elle obtient un master en politique internationale et droit humanitaire. Elle revient ensuite à l’Uliège où elle obtient un mandat d’aspirant FNRS pour réaliser une thèse au sein de du Laboratoire d’Anthropologie Culturelle et Sociale (LASC) de la Faculté des Sciences sociales. En 2017, elle est engagée au département de Droit et d’Anthropologie du Max Planck Institute for Social Anthropology (Allemagne) pour y réaliser un premier post-doctorat. Elle revient ensuite à Liège comme chargée de recherche FNRS au LASC et y sera, à partir d’octobre 2023, chercheuse qualifiée.

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Sophie Andreetta

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