Séminaire de l'IRSS - Programme

Les 20 et 21 mai 2021 s'est tenu le séminaire annuel de l'IRSS. Cette année, le séminaire a accueilli prioritairement des membres de la Faculté des Sciences Sociales mais en s’ouvrant largement aux représentants de la société civile. En effet, des communications ont été faites en partenariat avec le monde associatif (ONG, éducation permanente, monde socio-culturel, etc.). Ce séminaire a été organisé en visio-conférence en raison de la situation sanitaire. 

Le séminaire s’est articulé autour de la notion de crise sous un angle bien spécifique. En effet, l’enjeu de la rencontre était d’interroger le lieu commun qu’est devenue l’idée même de crise. On peut parfois en effet se demander s’il reste seulement quelque-chose dans la société à côté de tout ce qui est diagnostiqué en « crise » depuis une cinquantaine d’années : crise de l’État providence, « crise migratoire », crise financière, crise de la démocratie, crise écologique,… Et de surcroît, qu’était simplement tout cela avant d’être longuement abordé en tant que crise ? On l’aura compris, il ne s’agissait pas de se demander comment les sciences sociales peuvent aider à implémenter de quelconques recettes pour solutionner les innombrables crises actuelles mais bien plutôt d’interroger ce que l’usage récurent d’une telle notion dit du monde dans lequel nous vivons. A l’heure où les experts rivalisent de plans divers de « sortie de crise », peut-être est-il temps d’interroger les représentations implicites que se font les un.e.s et les autres de ce qu’est une crise (ou une société sans crise) et de saisir les ressorts réels d’un imaginaire qui se plaît à la repérer a priori à peu près partout, tout le temps. Quelle lecture spécifique de l'histoire implique cet imaginaire de la crise dans laquelle nous sommes plongé, quels sont les rapports de pouvoir qui le sous-tendent, quelles sont les expertises et les réformes qu'il appelle et surtout à quel point celles-ci ne sont-elles pas simplement performatives ? Ces questions se posent aux quatre coins du globe mais elles trouvent à n’en pas douter des modalités de formulation et des réponses différentes en fonction des continents, des États, des aires culturelles ou géopolitiques concernées.

Des podcasts de l'événement suivront...