Céline Hoerner : "Le nouvel esprit de l'Université"


"Le nouvel esprit de l'Université : une institution au défi de la troisième mission" - thèse défendue le 15 mai 2020

Céline Hoerner

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Cette thèse porte sur l’évolution de l’université en Belgique francophone depuis les réformes européennes de la fin du XXe siècle (déclaration de la Sorbonne, processus de Bologne, stratégie de Lisbonne). Nous partons de l’observation que les universités sont à présent soumises à des injonctions issues du Nouveau Management Public et plus largement de l’idéologie managériale, mais aussi à des contraintes liées au contexte de sous-financement de l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles. Nous verrons qu’en plus des contraintes du marché, l’université doit également répondre à des attentes de la société entrainant une nouvelle reconfiguration des savoirs. Le but de cette recherche est d’étudier comment l’université répond aux injonctions de rentabilité et de transparence qui lui sont adressées ainsi qu’aux attentes de la société. Nous analysons dans quelle mesure et comment la notion de troisième mission ainsi que les activités qui y sont liées contribuent à la réponse de l’université aux demandes qui lui sont adressées. Dans le cadre de ce travail, l’Université de Liège a constitué notre terrain de recherche principal tandis que deux autres universités dites « complètes » de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont été étudiées dans une moindre mesure (l’Université Libre de Bruxelles et l’Université Catholique de Louvain). Notre méthode est qualitative, basée d’une part sur l’analyse du discours institutionnel et d’autre part sur des entretiens semi-directifs menés auprès d’acteurs du monde universitaire, mais aussi hors de celui-ci. Nos observations montrent que l’idée de troisième mission recouvre à la fois le service à la société, tel qu’il peut être défini dans la littérature, ainsi que le service à la communauté universitaire. Toutefois, pour les acteurs de terrain la définition de la troisième mission reste floue et peu univoque. Nous proposons une modélisation de la troisième mission, grâce à l’étude de différents services et dispositifs de l’université comme objets-frontière entre l’université et d’autres acteurs extérieurs à celle-ci. L’analyse de l’université sous le prisme de la Cité par projets et la perspective d’un monde en réseau fait percevoir la troisième mission comme un moyen de légitimation de l’institution par rapport aux injonctions émanant des réformes européennes, mais aussi comme une réponse aux demandes de la société.

Céline Hoerner

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